LE SEUIL
Huile sur toile
120x180 cm
2016
"J’aimerais qu’il existe des lieux stables, immobiles, intangibles, intouchés et presque intouchables, immuables, enracinés ; des lieux qui seraient des références, des points de départ, des sources [...]
De tels lieux n’existent pas, et c’est parce qu’ils n’existent pas que l’espace devient question, cesse d‘être évidence, cesse d’être incorporé, cesse d’être approprié. L’espace est un doute : il faut sans cesse le marquer, le désigner : il n’est jamais à moi, il ne m’est jamais donné, il faut que j’en fasse la conquête." Georges Perec, Espèce d'espaces
Huis, chambranle, seuil sont des cadres comme le châssis de la toile, lui-même.
Un espace limitant qui est un passage, qui convoque, indique le mouvement.
LE SEUIL suggère un espace tridimensionnel.
De là, interroger l’espace de la toile et dès avant, le châssis même ; comment, combien de figures y intégrer.
Le châssis me contraignant, me tient.
La toile est un lieu, un fragment d’espace de représentation pris comme un détail. Un espace que je choisis dans lequel je combine une relation entre les figures, entre les figures et les bords ainsi qu’entre les figures et le regardeur.
Ajustement.
Effort spécifique d’ajustement, à des ajustements : à l’autre, aux autres, au monde.
Créer son espace, l’habiter tout en se conformant à l’espace commun, au lieu.
Bon an, mal an, les parois tiennent, les figures tiennent ces parois, se tiennent à ces parois.
Contraintes dans cet espace, elles tiennent.Les membres se heurtent aux bords de la toile.
Quatre mains interrogent une butée avant, un volume en-dehors de la toile : une ouverture.
Le seuil comme un passage, un entre-deux. Pieds et mains évoquent un mouvement arrêté, certes, mais une ébauche de mouvement.
LE SEUIL
Détail
LE SEUIL
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