Quand une petite pièce (des nuages) de circonstance faite en septembre dernier sème ses graines et réapparaît au gré du travail…
Ce corps s’enfonçant dans les nuées a petit air de XVIII° siècle, une réminiscence de Watteau, de Boucher; toutes proportions gardées!
Et la cellulite, outre la revendication du corps réel, est un hommage à Courbet qui fait aimer les défauts.
Je poursuis mon exploration de la réalité corporelle toujours dans ce plaisir de peindre, dans le questionnement du détail. Un exploration d’un corps revendiqué, d’un corps vécu qui a vécu, aussi!
La texture de l’huile me permet d’allier rendu de la peau et celui des nuages. J’ai plaisir à scruter et à rendre les défauts de la peau (la cellulite) avec réalisme mais mon utilisation de l’huile se veut d’une grande douceur.
Mon matériau, mon matériel, ma façon d’apposer la peinture, tout est douceur. Une douceur pour contrebalancer le réalisme.
Ce calme, pour autant, induit une disparition annoncée, la figure disparaît les nuées: une calme disparition .
Déployer les plantes de l'atelier en une myriade (petite) de feuilles.
Mon plaisir est de travailler le motif jusqu'à l'épuisement, encore et encore pour comprendre, l'intégrer, le digérer, le mettre en main, le tenir au bout des doigts.
Je connais, maintenant, mes plantes amies-modèles.
De là, émerge une danse de volumes, de plans qui tournoient.
"[…] ces patientes appropriations d’un coin de rue, d’un trottoir, et ces vies dissolues dans le mouvement et le passage. " Philippe Vasset Un livre blanc
Une figure empruntée dans ses membres, trop anguleux, trop grands, trop déployés : un corps comme chantourné.
Dans l’ombre, dans une encoignure, une discrétion …
Ces vies qui sont au monde, dans le monde, dans la presse mais dans une existence niée…. enrendre compte par la peinture, une peinture humaniste
Le titre joue sur la polysémie du terme « Bleus »….
Des objets déploient un camaïeu de tons bleus, objets disséminés sur la toile, égrainés jusqu’à atteindre une figure quelque peu mélancolique.
La construction est établie sur une diagonale qui ricoches de forme une forme, remontant les objets jusqu’à atteindre des angles fermés (cuisse/jambe, bras/avant-bras) pour aboutir à ce regard circonspect encadré de l’angle paume/doigts et arcade sourcilière/nez.