Je termine mon travail sur la transition de genre d’un de mes enfants par deux miniatures (huile sur cuivre et huile sur toile) en référence au roman ORLANDO de Virginia Woolf et au YOUNG MAN AMONG ROSES de Nicholas Hilliard, miniaturiste élisabéthain dont j’aime la mélancolie immergée dans le végétal.
Ici, je continue mon travail sur la transition de genre de l’un des mes enfants et comment son corps s'est transformé.
D’une façon plus ludique, à travers des cartes à jouer, je joue moi-même à transformer les personnages
Prendre, un peu, le Valet comme modèle, ce personnage de l’entre-deux, de la fluidité et travailler cette fluidité par ajout, couture, jeu sur les déterminants de genre.
Le jour du dépassement estla date « à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources naturelles que la planète est capable de produire en un an pour régénérer ses consommations ou absorber les déchets produits ».
En 2024, c’était le premier août...
Sur un carnet Moleskine de format japonais (21x312 cm), j’ai peint vingt-quatre gouaches (13x10 cm), toute une ribambelle de figures comme des brèches dans le végétal.
Cette pièce est une trouée de questionnements, je convoque mes petites figures fragiles et ridicules comme les différentes attitudes face au changement climatique.
Dans la linéarité et la redondance du carnet se déploient des expressions corporelles et faciales entre angoisse et dénie.
Une miniature pour dire l’inquiétude face à la crise écologique.
Un travail méticuleux à petits coups de pinceau délicatement déposés sur le cuivre, le cuivre en réserve pour révéler les feuillages.
Un personnage perdu dans son intériorité et perdu dans le feuillage. Un personnage impuissant au milieu d’une nature factice de plantes d’agrément.
MÉLANCOLIES 1 ET 2
Huile sur cuivre
10x15 cm
2023
Des miniatures en références aux mélancolies telles celles St Jean-Baptiste au Désert de Gérard de St-Jean (Geertgen tot Sint Jans) XV°, Dürer, Edvard Munch, Ron Mueck
Un topos de la peinture qui exprime cette in-quiétude, une inquiétude ontologique.
Une main ouverte, offerte et un simple geste de tenir une fleur comme des pétales de peau.
Peindre sur un panneau brut, faire émerger la peinture de cette matière-là : le plaisir du contraste du support brut et de la délicatesse du geste et de la technique.
Comme une référence à toutes ces mains si nombreuses dans la peinture, ces mains passages, liens qui font circuler le regard, qui nous prennent par la main et nous conduisent dans la peinture.
Les fleurs de cyclamen devenues des débris tordus ont perdu leurs couleurs pour atteindre un rose pâle un peu ocre, un rose thé, du terre de sienne: une couleur de peau.
Ces fleurs « […] des tiges aux silhouettes tourmentées. » deviennent des pétales de peau.
Sortant du noir, les pétales rétractés donnent un semblant de mouvement.
En participation à nouvelle édition de la Bibliothèque Bleue, exposition de printemps à la médiathèque Jules Verne de la Ricamarie :
Un leporello comme le déploiement des corps enlacés qui s’égrainent au fil des paroles de la Java Bleue, cette rengaine usée peut-être mais, qui malgré tout, dit le plaisir de la sensualité, de la chaleur, des étreintes accordées.
Un leporello qui débute par un hommage à la danse de Matisse, des corps en ronde dans l’énergie de la danse.