LA JAVA BLEUE
Leporello
17x112 cm
Gouache, stylo bille, dessin sur carbone
Papier BFK RIVES, calque…
2023
En participation à nouvelle édition de la Bibliothèque Bleue, exposition de printemps à la médiathèque Jules Verne de la Ricamarie :
Un leporello comme le déploiement des corps enlacés qui s’égrainent au fil des paroles de la Java Bleue, cette rengaine usée peut-être mais, qui malgré tout, dit le plaisir de la sensualité, de la chaleur, des étreintes accordées.
Un leporello qui débute par un hommage à la danse de Matisse, des corps en ronde dans l’énergie de la danse.
(…) Je veux te serrer plus fort
Pour mieux garder l’empreinte
Et la chaleur de ton corps.
(…) Quand les corps se confondent
C’est la Java Bleue, celle sui ensorcelle
Quand on la dans les yeux dans les yeux.
LA JAVA BLEUE
Détails
&
ESPERLUETTE
Graphite et gouache sur carnet format japonais
14x270 cm
2022
Laisser glisser le dessin dans le déploiement du carnet sur 270 cm.
Le crayon s’y exprime sans heurt sur ce papier très doux sans grain.
Dessiner dans ces intervalles, ces plis ainsi chaque personne, le carnet en main, peut recomposer son cheminement, associer à sa guise ces corps assemblé, liés.
Un jeu des frôlements, d’enchevêtrements scandé par l’enroulement d’un ruban de méandres dorés comme ce signe de liaison qu’est l’esperluette.
"Grand, le talent de la douleur : dans des situations malheureuses, on invente. Elle ruse, elle équipe un métier barbare d’une toile et tisse à fils blancs ses souvenirs rouges. Révélations du crime."
SOUVENIRS ROUGES
7 feuillets reliés/cousus en un livret de 21x95 cm présenté dans un coffret.
Broderie sur tissu et papier, dessins aux crayons de couleurs, au stylo Bic rouge, travail à la machine à coudre, texte tapuscrit.
Papier japonais en coton et BFK Rives
2021
Souffle coupé, mutisme infligé, exaction révélée
Travailler le mythe de Procné et Philomèle (Ovide, Les Métamorphoses Livre VI) en parallèle, en rappel des mouvements actuels et éternels de #MeToo
Parce que là, déjà, tout est dit, que ce soit dans les mythes, les tragédies, les légendes ; ces textes nous racontent, nous avertissent de la violence, de toutes les violences entre humains et plus particulièrement de celles exercées par les hommes envers les femmes.
La Métamorphose décrite par Ovide autour de Philomèle et Procné raconte l’histoire d’un viol, d’une mutilation, d’un enfermement mais c’est aussi l’histoire d’une reconquête de la parole ou tout au moins du récit. Une femme sort de son statut de victime, s’émancipe du mutisme infligé par son inventivité : ne pouvant parler, elle tisse ; le langage devient image et témoigne.
Je reprends là, cette Métamorphose (VI,412-674) autour d’un livre objet mêlant dessins et broderies sur un carnet de 21x95 cm. En 2009, j’avais déjà travaillé cette histoire de Philomèle et Procné dans une installation (https://www.agnesmariller.com/article-36209781.html)
SOUVENIRS ROUGES
Les feuillets
Le récit
Deux soeurs, deux princesses athéniennes : Philomèle et Procné.
Procné est mariée à un roi Thrace, Térée qui l’emmène au loin, dans son pays. Mais elle se languit de Philomèle et demande à son mari d’aller chercher celle-ci. Ce qu’il fait.
Sur le chemin de retour
« J’ai gagné! s’exclame Térée ; avec moi l’objet de mon désir. » Il bondit, à peine peut-il retarder sa jouissance, le barbare, jamais son oeil ne se détourne […]
Térée viole sa belle soeur, Philomèle
; il l’enferme. Il avoue sa barbarie. Une vierge, une femme seule, il la viole.
« Je n’aurai plus honte, je dirai tes actes. Si je peux je viendrai devant le peuple. Enferme-moi dans les forêts et je remplirai les forêts, je toucherai les rochers, ils sauront. L’air m’entendra, le dieu aussi-s’il y en a, dans l’air. »
Révoltée, elle crie le nom de son père, lutte pour parler : à la pince il lui saisit la langue, la tranche de son épée sauvage. Une petite racine de langue sautille. Elle s’écroule et tremblante murmure contre la terre noire. Comme une queue de couleuvre mutilée saute encore, palpite, en mourant cherchant les traces de sa maîtresse.
À leur arrivée, lui ayant coupé la langue afin qu’elle ne puisse témoigner et l’enferme dans une bergerie.
Privée de parole, Philomèle tissera son histoire pour la faire connaître
Grand, le talent de la douleur : dans des situations malheureuses, on invente. Elle ruse, elle équipe un métier barbare d’une toile et tisse à fils blancs ses souvenirs rouges. Révélations du crime.
Je n’aurai plus honte, je dirai tes actes.
Traduction de Marie Cosnay
BOUÉES 1
Huile sur toile
18x14 cm
2021
Des petites pièces comme des miniatures : un travail de peinture à très petites touches.
Une autre façon de peindre qui n’engage pas le corps mais nécessite, malgré tout, ces allers-retours entre le minuscule et regard posé sur l’entièreté de l’image.
Un grotesque minimal dans ces pas de deux des personnages qui jonglent entre eux et avec les bouées.
Dans ce clair obscur, les bouées apportent une tache de couleur et une forme incongrues.
BOUÉES 2
Huile sur toile
18x14 cm
2021
BOUÉES 3
Huile sur toile
18x14 cm
2021
HUG 2
14x270 cm
Graphite et gouache sur carnet format japonais
2021
Dans l’écrin intime du carnet, des étreintes, des corps enchâssés : des dessins au crayon, une
délicatesse du geste.
Souligner le dessin en l’accompagnant de gouaches inspirées de l’enluminure, pour mieux le
caresser, créer un espace délicat pour ces corps embrassés.
HUG 2
Détails
DEMI-SOURIRES
1, 2 & 3
Huile sur bois
24x18 cm
2021
Le visage dans sa nudité, hors de tout marquage de genre, de contexte.
Travailler, traquer le visage comme une bouteille, comme un peintre de nature morte le ferait, le fait ; dans la simplicité du geste.
Un bouquet de pinceaux dans la mains gauche, le visage tient la pose, cherche à tenir, retrouver l’angle, les tensions des muscles, ce sourire esquissé et tout ce fatras fourmillant de rides.
Le regard à la fois posant et scrutateur conduit la main droite qui peint.
Tout le visage devient parcelles à représenter, ni plus ni moins.
Le dispositif est minimal. Le support devant un miroir, une lumière unique : simplement observer et retranscrire
DEMI-SOURIRE 1
Huile sur bois
24x18 cm
2021
DEMI-SOURIRE 1
Détails
DEMI-SOURIRE 2
Huile sur bois
24x18 cm
2021
DEMI-SOURIRE 2
Détails
DEMI-SOURIRE 3
Huile sur bois
24x18 cm
2021
DEMI-SOURIRE 3
Détails