Mon travail a toujours traqué ou plutôt révélé la faiblesse du corps afin de voir à travers cette faiblesse-là.
Tout mon travail tourne autour de cette vision du monde au travers de cette faiblesse et de l’in-quiètude qui en découle.
Alors lorsque mon propre corps est faible, il devient encore plus intéressant de l’utiliser et de travailler avec le restreint infligé.
Abandonner les grands formats, l’huile pour se clore, s’enfermer dans un carnet, le dessin, l'aquarelle.
LES DÉBILES
Encre sur papier
25x25 cm
2012
LES DÉBILES
Aquarelle et encre sur carnet Moleskine® format japonais
69 figures 270x14 cm
2012
Un travail ténu mais utilisant la douceur intraitable du feutre qui ne tolère aucun repentir pour le dessin de cette litanie des corps ainsi que l’aquarelle, technique qui porte un «doucereux» en contradiction avec la forme.
Jouer avec le dérisoire : autodérision.
(Collection particulière)
J’aime aussi que la banalité d’un petit carnet noir renferme des heures de travail qui ne peuvent être vu que dans le temps, le déploiement de la forme.
Le format japonais offre la possibilité du déploiement.
Le format japonais se déploie, se contracte comme une respiration.
Pneuma.
Un éventail qui se déplie, ouvre son souffle.
Un déploiement que j’ai utilisé dans le ressassement, travailler de l’infime à répétition.
La répétition de ces soixante-neuf figures faibles portant leur bassin en bannière.
LES DÉBILES
Détails
J’ose citer, sans vergogne, toute honte bue, pour un travail des plus mineurs, Les Las de Vivre de Ferdinand Hodler et Clotho de Camille Claudel.
LES LAS DE VIVRE II
Ferdinand Hodler
après 1892
TORSE DE CLOTHO CHAUVE CLOTHO (détail)
Camille Claudel Camille Claudel
1892 1893