« Le dépli : ce n’est pas le contraire du pli, ni son effacement, mais la continuation ou l’extension de son acte, la condition de sa manifestation.» Gilles Deleuze, Le Pli.
Repli :
Point de vue sur une variation.
Enchâssées dans un carnet quarante et une figures se suivent, repliées sur elles-mêmes, à deux ou déployées : un flux.
Les figures, tout comme le carnet, se contractent, se déploient tour à tour : bras et jambes suivent, reprennent cette même dynamique.
Album Japonais MOLESKINE ®, trente feuilles pliées en accordéon, 14x270 cm.
41 figures, graphite.
Boîte, papier cristal protecteur, élastique de fermeture, couverture du carnet, tout concourt à la clôture et appelle, annonce un déploiement, un dévoilement.
Il faut alors « mettre la main à la pâte », s’engager et ouvrir. Le carnet utilisé dans son enveloppement, se démultiplie dans son développement de déplis.
Le dessin se trouve dedans.
« Faisant de tout intervalle le lieu d’un nouveau plissement » : dans cet intervalle le dévoilement d’un nouveau dessin, d’une nouvelle figure, une rencontre de coin de rue.
Dernier dessin : butée.
Regarder, c’est ouvrir le pli afin que les figures présentes apparaissent.
Deux possibilités s’offrent pour regarder.
En regardant le carnet posé, déployé, développé les yeux coulent, glissent de figures en figures, sautant d’angles en angles et respectant la continuité du dessin, « mouvement qui va des uns aux autres ».
Mais regarder en prenant le carnet dans ses mains, c’est, alors, dévoiler et voiler, tour à tour, les dessins. C’est en changer les intervalles, les plissements et ainsi créer de nouveaux alliages, accords, alliances, accouplements. Créer ses rencontres par l’action des mains.
«Qu’est-ce que l’espace
Si ce n’est un intervalle
par où
glisse la pensée
en imaginant des images?
Ana Hatherly