Meuble-Malle 125cmx60cmx24cm
Carton, coton brodé, bandes adhésives, ballons de baudruche.
De la grâce et du funèbre.
Des sutures, des coutures.
L’espace humain étréci au contenant d’une malle-valise.
Se bricoler une vie.
Les objets patiemment accumulés : collecter l’histoire contée comme les pièces du procès.
Une sédimentation de mémoire.
Se bricoler une vie, malgré tout. Faire avec. Patiemment créer un univers capable d'accueillir.
À travers la malle, la valise (espace réduit, mobile et essentiel), je compose le quotidien maternant de Rosalie patiemment élaboré, réalisé, organisé.
Rosalie Prudent organise et «pré-voit» un futur pour son enfant et elle. Elle s’attelle à la réalité, à la vie qui lui est échue, la prend en main, jusqu’à ce que l’impensé survienne, créant un gouffre. Quand la prudence et la résignation échouent devant la béance du réel.
J’aime sortir, extirper du possible d’un pauvre morceau de tissu usé jusqu’à la trame, d’un emballage de carton abandonné : stratégie de l’économie.
Tout son bien est dans son corps ; espace moulé à déplier, fermé sur lui-même dont elle organise le devenir.
À côté, je pose cet espace basique, un parallélépipède ancré sur le sol, fermement dans le réel, une enveloppe, un contenant organisé faisant écho à l’espace utérin, organique : les deux espaces sont à déplier. Une continuité.