Maupassant Rosalie Prudent dans le recueil La Petite Roque
Fascinée par cette courte nouvelle depuis sa première lecture, j’ai décidé d’en tirer une installation.
Rosalie Prudent, la bien nommée, « grosse » du neveu de ces « maîtres » prépare son «trousseau».
« Quand j’ai vu que j’étais grosse, j’ai prévenu Mme Boudin, la sage-femme, qu’est là pour le dire; j’y ai demandé la manière pour le cas que ça arriverait sans elle. Et puis j’ai fait mon trousseau, nuit à nuit, jusqu’à une heure du matin, chaque soir; et puis j’ai cherché une autre place, car je savais bien que je serais renvoyée; mais j’voulais rester jusqu’au bout dans la maison, économiser des sous, vu que j’ n’en ai guère, et qu’il m’en faudrait pour le p’tit...»
En composant quelques objets que Rosalie Prudent aurait pu elle-même faire pour son «trousseau» et en utilisant cette même économie de moyens. Faire avec du ténu, du petit : survivre.
Je commence donc par une brassière : économie , douceur et grossesse assumée.
La brassière d'allaitement : acceptation de la grossesse dans l'évidence de l'enfant à venir et du travail au fil des jours.
Almus,a,um : adj. nourrissant, nourricier ; [d’où] bienfaisant, maternel, libéral, doux, bon. (Gaffiot)
Alma Mater
Suspens du temps.
Composer avec les jours.
Lentement à petites piqûres d’aiguilles, comme RP égrainant le temps, le temps de l’attente, de la patience, du soin appelé désormais le care. « nuit à nuit ».
Les mots, le tissu : tisser.
"THE SURVIVAL OF THE UNFIT" : comme Louise Bourgeois, je suis «fascinée par les stratégies déployées par les moins aptes pour assurer leur survie» et veux en rendre compte, utiliser cette ténuité, cette douceur de la prévoyance, de l’attente.
Broder, coudre à partir de fils et tissus de «mémoire» glanés.
Utiliser un savoir-faire transmis.
Tissus et fils tissés de vécus.