Dans l’écrin intime du carnet, des étreintes, des corps enchâssés : des dessins au crayon, une
délicatesse du geste.
Souligner le dessin en l’accompagnant de gouaches inspirées de l’enluminure, pour mieux le
caresser, créer un espace délicat pour ces corps embrassés.
Le visage dans sa nudité, hors de tout marquage de genre, de contexte.
Travailler, traquer le visage comme une bouteille, comme un peintre de nature morte le ferait, le fait ; dans la simplicité du geste.
Un bouquet de pinceaux dans la mains gauche, le visage tient la pose, cherche à tenir, retrouver l’angle, les tensions des muscles, ce sourire esquissé et tout ce fatras fourmillant de rides.
Le regard à la fois posant et scrutateur conduit la main droite qui peint.
Tout le visage devient parcelles à représenter, ni plus ni moins.
Le dispositif est minimal. Le support devant un miroir, une lumière unique : simplement observer et retranscrire
Graphite, gouache, collage sur carnet format japonais
14x260 cm
2021
De petits dessins de personnages agglutinés dans un carnet.
De petits personnages qui se heurtent entre eux et aux bords, aux plis du carnet malgré son déploiement.
Ces petits personnages cherchent le lien, le contact, parfois y arrivent et parfois leur étreinte est grotesque, seulement grotesque.
Depuis 2012, je me sens à l’aise, au chaud dans ces carnets humbles et pudiques; ces carnets qui ne se découvrent que par le maniement, par l’action des doigts et vite se referment dans leur coffret.
Depuis 2012, j’aime y revenir.
Seules les techniques diffèrent : feutre et aquarelle, graphite, puis graphite avec ajout de gouache.
La minutie du travail m’a portée vers la miniature, en toute modestie.
Je m’y suis penchée.
HUG reprend, réinvestit humblement ces techniques phénoménales par le travail d’une petite enluminure pour introduire le titre et une gouache pour clore le carnet.
Le travail de la gouache reprend des motifs décoratifs de débordement, les couleurs. Quelques motifs et collages de vieux papier scandent la litanie.
Graphite sur carnet format japonais avec rehauts de gouache et collage de vieux papiers
14x270 cm
2021
Une farce humaine qui ricoche de dessins en dessins au gré du déploiement du carnet, scandée par les rehauts de gouache et l'ajout de touches de papier vintage.
Du grotesque,de l'humour et de la dérision, le tout à travers des corps liés, sans distanciation sociale !!!
FARCE
Graphite sur carnet format japonais avec rehauts de gouache et collage de vieux papiers
Ce plaisir incroyable et jamais démenti de scruter un visage pour le transcrire. Chaque fois, tout recommence, page blanche (si l'on peut dire!), table rase et plaisir aussi.
Travailler les superpositions de glacis pour faire émerger la subtilité de la peau.
Le tableau est un dépôts de temps tout comme la peau!
Confinée, mon besoin, ma nécessité a été de travailler avec des matériaux pauvres en écho au restreint imposé ce qui m’a tournée vers le papier, le dessin et l’expérimentation du stylo bille, nouvelle pour moi.
Idée de faire des livres d’artiste, de confiner les dessins eux-mêmes dans des coffrets.
Ce travail comme une réaction aux mesures de ce post-confinement, un appel, une apostrophe, une émotion face aux distanciations corporelles demandées, exigées pour nous prémunir.
Que devient un visage où seuls les yeux émergent ?
Que devient le désir du contact physique ?
Que devient cet allant des corps emmêlés, cette chorégraphies des corps?
La forme du leporello s’est imposée pour sa basse continue de dessin en dessin. L’ajout de bribes de textes qui m’étayent et la symbolique du fil pour renforcer ce lien.
UN NOUS NOUÉ 1
Leporello de cinq pièces (14x21cm) sur papier Arches
présenté dans un coffret
Stylo Bic Cristal/Graphite et mine de plomb/Huile sur papier apprêté/Stylo Bic et encre de chine
UN NOUS NOUÉ 2
Leporello de cinq pièces (14x21cm) sur papier Arches
présenté dans un coffret
Stylo Bic Cristal/Graphite et mine de plomb/Stylo Bic et encre de chine
Un corps organique auquel je suis immédiatement « présent » dont je dispose d’une façon immédiate et auquel je coordonne le perçu (je perçois avec des organes, avec les mains, avec les yeux…). Voilà toute la liste de mes possessions […]
Gilles Deleuze Le Pli
On n’est pas un autre. On est ce corps, on n’est que ce désir bordé de limites, cet espoir ceinturé.
Laurent Mauvignier Continuer
[…]les corps ne s’attirent les uns les autres qu’afin de trouver dans leur étreinte ce point où chacun se délivre de sa pesanteur.
Yannick Haenel Je Cherche l’Italie
Cette foule n’est emportée par rien d’unanime. Elle est conglomérat de mille soucis, de peines, de joies, de fatigues, de désirs extrêmement personnels. Ce n’est pas un corps organisé, c’est un entassement.