LES TROUÉES
Huile sur toile
116x89 cm
2025
Des corps enchâssés dans un treillage de végétal : un enchevêtrement inextricable.
Des corps uniquement capables de se recroqueviller, de s’enfermer paupières closes, agrippés par de multiples mains qui émergent on ne sait d’où.
La fébrilité du feuillage fait opposition à ces deux corps qui semblent figer dans une attente vaine et inconséquente.
Je me suis extirpée de la représentation réaliste du végétal ce qui me permet une grande liberté.
Le travail du feuillage est uniquement axé sur le désir de représenter des plans successifs et imbriqués afin de suggérer une profondeur.
Je peins, recouvre, dilue les formes et enfin indique quelques branchages plus réalistes : toute une superposition parfois à peine visible pour travailler la richesse des plans.
LES TROUÉES
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PAPIER PEINT 3
Huile sur papier Arches
114x172 cm
2024
Papier Peint 3, un dispositif de hors-champ pour un futur accrochage.
Un feuillage qui débordera les futures pièces peintes pour en créer un débordement, une profondeur.
Une peinture palimpseste de couches superposées afin de faire émerger, de faire disparaître tout à la fois. Je joue sur les traces de l'effacement pour travailler la profondeur de cet espace végétal.
J'utilise de légers glacis superposés, malmenés au chiffon, au doigts. Ce beau papier Arches me répond, me soutient même dans une certaine violence. Je travaille en dialogue avec le papier pour créer cette atmosphère nébuleuse.
PAPIER PEINT 3
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Dans la continuité du "Papier Peint", j’ai peint neuf petites pièces à essaimer.
Ces petites huiles, rectangulaires ou circulaires sont conçues comme des trouées à déployer sur la surface peinte qui, elle, représente un débordement, un hors champ.
Essaimage est un projet d'accrochage qui abandonne les cimaises.
Ça déborde, ça sort du cadre.
Huiles sur panneau (24x18 cm) ou sur carton entoilé (tondo, ø 20, 30, 40 cm)
2024
PAPIER PEINT
Huile sur papier Arches
250x115 cm
2024
Une grande bande de papier Arches travaillée pour un accrochage.
Je conçois l'accrochage avant même la réalisation des tableaux qui en prendront part.
L'espace de la toile est pour moi un espace extrait d'un tout qui le dépasse, dont il n'est qu'un morceau sur lequel le regard se focalise.
Cet espace restreint est un espace de jeu pour moi, un espace à habiter mais un espace qui indique aussi ce qui le déborde.
En coupant, en tronquant la figure, j'indique un hors-champ, un "au-delà" : ça déborde.
Avec les papiers peints, je travaille ce débordement, ce qu'il y a en dehors de l'espace du tableau.
Ce petit hors-champ devient une scénographie d'accrochage; chaque nouveau tableau n'est pas conçu comme unique, seul mais dans un "à l'entoure" dont il fait partie.
PAPIER PEINT
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LES JOUR DU DÉPASSEMENT
Gouache sur carnet Moleskine
21x312 cm
2024
Le jour du dépassement est la date « à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources naturelles que la planète est capable de produire en un an pour régénérer ses consommations ou absorber les déchets produits ».
En 2024, c’était le premier août...
Sur un carnet Moleskine de format japonais (21x312 cm), j’ai peint vingt-quatre gouaches (13x10 cm), toute une ribambelle de figures comme des brèches dans le végétal.
Cette pièce est une trouée de questionnements, je convoque mes petites figures fragiles et ridicules comme les différentes attitudes face au changement climatique.
Dans la linéarité et la redondance du carnet se déploient des expressions corporelles et faciales entre angoisse et dénie.
LES JOUR DU DÉPASSEMENT
2024
DE FEUILLES ET DE LUMIÈRES
Huile sur toile
Triptyque 61x114 cm
2024
Morcellement, diffraction
Le triptyque permet de pointer la divergence.
En fractionnant, il est possible de jouer sur les différences entre les panneaux, de l’accentuer.
Une symétrie autour d’un personnage immergé dans la profondeur du feuillage.
Un rebondissement, une redondance qui aboutit à ce personnage et son geste maniériste.
Les panneaux externes jouent sur des lumières, des ombres de feuillages et abordent une certaine abstraction.
J’aime ce travail de superposition, un recouvrement de certaines parties.
Ça s’élabore très lentement, rien n’est défini dans la conception, c’est la peinture qui commande.
Une abstraction colorée apparaît dans mon travail tandis que la figure se dilue….
Dilution, recouvrement.
DE FEUILLES ET DE LUMIÈRES
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DE FEUILLES ET DE LUMIÈRES
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NU-ÉES
Huile sur toile
180x80 cm
2024
Quand une petite pièce (des nuages) de circonstance faite en septembre dernier sème ses graines et réapparaît au gré du travail…
Ce corps s’enfonçant dans les nuées a petit air de XVIII° siècle, une réminiscence de Watteau, de Boucher; toutes proportions gardées!
Et la cellulite, outre la revendication du corps réel, est un hommage à Courbet qui fait aimer les défauts.
Je poursuis mon exploration de la réalité corporelle toujours dans ce plaisir de peindre, dans le questionnement du détail. Un exploration d’un corps revendiqué, d’un corps vécu qui a vécu, aussi!
La texture de l’huile me permet d’allier rendu de la peau et celui des nuages. J’ai plaisir à scruter et à rendre les défauts de la peau (la cellulite) avec réalisme mais mon utilisation de l’huile se veut d’une grande douceur.
Mon matériau, mon matériel, ma façon d’apposer la peinture, tout est douceur. Une douceur pour contrebalancer le réalisme.
Ce calme, pour autant, induit une disparition annoncée, la figure disparaît les nuées: une calme disparition .
NU-ÉES
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DERRIÈRE
Huile sur panneau
80x60 cm
2024
Je continue mon exploration de la dualité entre la nature et l’humain, entre symbiose et fragilité, dans l’espace clos du tableau et la profondeur des plans.
Un corps s'insère dans des plans successifs de feuillages. Un aplat translucide le couvre/cache en partie, un aplat qui survient pour troubler le regard et l'interroger.
Et puis, encore, ces trouées de lumières, formes abstraites qui matérialisent un feuillage hors champ.
Mon travail est celui du recouvrement, toujours cette obsession du temps, du temps passé à peindre.
J’aime me focaliser sur les détails (feuilles, corps), les transcrire, même s’ils doivent être recouverts.
Cette gratuité du geste dans le peindre m’amuse; je m’échine à une représentation minutieuse qui finalement disparaîtra.
Un peu comme une métaphore.
DERRIÈRE
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NOS LIANES INFINIES
Huile sur panneau
120x60 cm
2024
L’espace du tableau est une brèche, à la fois temporelle et spatiale.
J’envisage mon support comme un templum, un espace délimité, le lieu d’observation qu’utilisaient les augures pour interpréter les présages; un arrêt, un espace et un temps d’arrêt et de réflexion.
Cet espace, je le conçois faisant partie d’un tout simplement suggéré. Les formes coupées (jambes, feuillage) indiquent ce hors champ; la scène se poursuit au-delà du tableau, elle déborde.
Le temps est présent, se manifeste par la technique de la peinture l’huile qui impose sa temporalité et ainsi que par la représentation d’un corps vieilli qui est dépôt, marquage du passage.
Les corps enchâssés en référence sont imbriqués dans une profondeur qui les englobe. Une profondeur faite de superpositions de feuilles, d’aplats translucides qui voilent les corps.
Toute une végétation à la fois abris et envahissement.
Des liens, une complexité entre les figures, un jeu entre les figures et le végétal; un dialogue entre l’humain et le végétal.
« Faudra se serrer
Comme une forêt vierge
Faudra se mêler
Nos lianes infinies »
Bashung Dehors
NOS LIANES INFINIES
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